lundi 30 juin 2008

Rétrospective Keith Haring

Musée d'art contemporain de Lyon.

Keith Haring, symbole de la créativité du New York underground des années 1980.

Artiste du graffiti ? Keith, muni de craies blanches, investit le métro pour revêtir de ses graffitis les panneaux publicitaires vierges. Mais contrairement aux pratiquants du graffiti, Haring puise ses idées plus dans l'histoire de l'art que dans la culture suburbaine. Tout en réalisant ses performances en public, souvent en musique. Et en multipliant les supports: bâches en vinyle, voiture de sport, plaques en métal de chantier... jusqu'au corps sculptural de Grace Jones.

Marqué par Pierre Alechinsky, la ligne continue devient sa marque de fabrique. Ses personnages stylisés, aux contours épais sont désormais passés dans la culture populaire. Il voulait être capable, avec un langage simple, d'"atteindre le public".
Est-ce pour cette raison que lorsque les interprètes du Tokyo Ballet dansent le Sacre du printemps chorégraphié par Béjart, il me semble que les toiles de Keith prennent vie et forme sous mes yeux ?


Mais il ne faut pas oublier que derrière tout cet imaginaire enfantin, Keith Haring a lutté contre la drogue, le sida et l'apartheid.

vendredi 27 juin 2008

mercredi 18 juin 2008


Cyd Charisse (1921-2008).
"Black tights", avec Roland Petit.

dimanche 15 juin 2008

La Soledad, un film de Jaime Rosales

Deux femmes ordinaires. Adela et Antonia.
Adela est une jeune mère célibataire, qui quitte sa petite ville et va s'installer à Madrid avec son bébé. Antonia est une sexagénaire qui gère un petit supermarché et mène une vie apparemment tranquille. L'une voit sa vie fracassée par la mort de son fils dans un attentat terroriste. L'autre voit son quotidien paisible miné par la maladie de l'une de ses filles et la jalousie qui oppose les deux autres.
"La Soledad" peut être la vie de tout le monde et de tous les jours, le tissu pas toujours grandiose ni exaltant qui trame nos existences. Et pourtant, ces micro-aventures de femmes de la petite bourgeoisie, leurs aspirations, leurs échecs, leurs problèmes sentimentaux, relationnels, professionnels, financiers, familiaux, etc. peuvent nous bouleverser : grâce à la magnifique performance des actrices, à l'enchaînement de petits faits et situations qui finissent par nous familiariser avec les personnages, grâce à la pudeur de l'objectif de Rosales. Ce sont les conséquences profondes et durables de l’événement qui intéressent le cinéaste espagnol, pas l'évènementiel. Et enfin, grâce à la concision de sa caméra : Rosales divise l'espace comme pour mieux suggérer l'éloignement, l'absence d'entraide, la solitude inhérente...
Bien que le film n'évite pas une certaine rigidité formelle et quelques longueurs, il traite sans concession des relations qui nous unissent les uns aux autres, de notre immense difficulté à communiquer et de cette solitude qui implacablement finit par nous terrasser.

Drame. Avec Sonia Almarcha, Petra Martinez, Nuria Mencia, Miriam Correa, María Bazán, Jorge Bosch et Luis Bermejo.

lundi 9 juin 2008

Big Buck Bunny


Big Buck Bunny est un court métrage, développé par la Fondation Blender située à Amsterdam, est entièrement réalisé en open source, soit sous logiciels libres (Blender, GIMP, Inkscape...). Un bel exploit tant la qualité se rapproche des grands films hollywoodiens du genre. A vous de juger...

mardi 3 juin 2008

Bahok, Akram Khan au théatre de la Ville

Une salle d'attente d'aéroport.
Un panneau d'affichage, celui des "départs".
Huit danseurs - voyageurs vont nous proposer leur Histoire, leur ressenti alors que les minutes passent et que le temps devient intemporel. Que le panneau d'affichage interroge. Et que la communication entre ces huit là est difficile, voire impossible. Ou violente. Reste la danse. Ou les danses. Elles vont permettre de déclencher une exploration en mouvement des identités des danseurs, de raconter ce monde sans fin, cet ailleurs partagé. La gestuelle sera successivement coulée, acrobatique, puissante et rapide... naissante depuis le talon, l'épaule, la hanche, la tête ou la "pointe". Emportée par la musique de Nitin Sawhney.
Du kathak, Akram Khan a gardé sa maestria dans l’art de raconter des histoires. De la danse contemporaine, les principes de composition d'une chorégraphie abstraite. « Bahok » est une pièce fusionnelle, en opposition à l'uniformité du monde globalisé. Concept défendu par des danseurs qui s'investissent complètement dans ce métissage spectaculaire.

Interprètes : Eulalia Ayguade Farro, Young Jin Kim, Meng Ning Ning, Andrej Petrovic, Saju, Wang Yitong, Shanell Winlock, Zhang Zhenxin.

Photos : Lu Yan @ www.akramkhancompany.net

dimanche 1 juin 2008

Train, de Pete Dexter

Il s'appelle Lionel Walk, mais tout le monde le connaît sous le nom de Train. Il a dix-huit ans, il est Noir et travaille comme caddie dans un club huppé de Los Angeles. Le gamin a du talent pour le golf, s'exerce en cachette à la nuit tombée, jusqu'au jour où Miller Packard, un ancien flic plutôt flambeur, le remarque. Mais, dans les années 1950, les jeunes Noirs ne sont bons qu'à tenir les sacs des Blancs. Le racisme est partout, chez les patrons comme chez les flics et, lorsqu'il y a une enquête sur un meurtre perpétré par deux collègues de Train, c'est toute la communauté noire qui est soupçonnée...
Avec "Train", Pete Dexter stigmatise la violence, le racisme, la peur de l'autre et le silence des faibles. Il prend ses lecteurs pour des proies, tel un auteur un peu vicieux, terrifiant de lucidité. Dexter décrit deux histoires parallèles dans un souffle. D'un côté, la fragilité de Train, sa jeunesse un peu naïve, et son désir de bien faire qui l'entraîne chaque fois dans le mur, par maladresse, malchance, destinée. De l'autre, la tension de Packard: violent et glacé lorsqu'on se met sur son chemin, il est aussi capable d'amour et de générosité. Ces deux hommes n'ont rien en commun, se parlent peu, se comprennent mal. L'un ne rêve que de calme, souhaite qu'on l'oublie un peu, lui et sa peau noire, dans cet univers qu'il traverse aussi discrètement que possible. L'autre ne se fait aucune illusion sur le monde, capable de tuer un homme comme de baiser une femme, juste parce que la nature est ainsi faite.
Composé avec une écriture sans états d'âme, un goût pour la description précise des lieux, des visages et des attitudes, ce roman noir sait éviter la psychologie à deux sous.