mercredi 6 juin 2007

I don't want to sleep alone, un film de Tsai Ming Liang

Torses nus. Poussière. Crace. Plans immobiles. Dialogue quasi-inexistants. Intensité des gestes quotidiens. L'écoute d'autrui.
Kuala Lumpur. Malaisie. Un groupe d'immigrés du Bangladesh ramasse dans la rue un vieux matelas pourri, puis un chinois qui s'écroule sur leur passage. L'attention que l'un des leurs lui portera permettra au chinois de revenir à la vie. Il tombera ensuite sous le charme d'une jeune chinoise employée par la patrone d'un restaurant et chargée de soigner son fils plongé dans le coma...
Le mutisme des personnages souligne à la fois la difficulté à communiquer des protagonistes quand on ne parle pas la même langue, mais également la solitude et l'ennui. La caméra s'attarde sur la fragilité des corps, insiste sur les eaux noires et stagnantes (métaphore à la misère des classes laborieuses), sur les fumées toxiques qui menacent la ville mais capte également ce papillon qui se pose gracieusement sur une épaule...
La caméra dévoile tout de l'extrême pauvreté de ce sous prolétariat et de la richesse intérieure de ceux qui souffrent.
Surprenant.

Aucun commentaire: