mardi 26 février 2008

La danse, C. Masson & M. Béjart

Regards croisés pour une passion partagée, celle de la danse.

À partir d’un certain nombre de mots clés, chaque titre décline les sentiments et impressions d’un auteur qui le relient à sa passion. A l'objectif de Colette Masson qui se révèle comme le témoin du paysage chorégraphique parisien de ces 40 dernières années, répond la plume de Béjart. Faut-il chercher à comprendre les complémentarités et/ou oppositions de ces deux là ou se laisser guider par la magie du corps en mouvement ?
Sylvie Jacq-Mioche, historienne de la danse, inscrit ces regards dans la perspective du temps et ponctue ses analyses d'anecdotes érudites sur l'histoire des ballets et ses figures de légende.
Ou la virtuosité, mise en lumière et en mots...

Extraits :

"La sylphide" : "Durant une répétition de l'opéra de Meyerbeer, alors qu'il était assis dans un coin de scène, le ténor Adolphe Nourrit suggéra au chorégraphe Philippe Taglioni le livret d'un ballet qui conviendrait parfaitement au physique longiligne de sa fille Marie : un jeune écossais, le matin de ces noces avec la trop réelle Effie, se laisse tenter par une sylphide venue hanter ses rêves. Il abandonne la réalité, court après la coquette insaisissable, achète à la sorcière une écharpe ensorcelée qui doit faire tomber les ailes de sa compagne et lui permettre enfin de la serrer dans ses bras. Hélas, la sylphide meurt en perdant ses ailes.
Le ténor, aussi romantique que son héros se suicida quelques années plus tard tandis que Marie Taglioni entrait dans la légende grâce à ce rôle"

"Tutu" : " (...) Le mot trouve naissance à la fin du XIXème siècle, dans le foyer de la danse de l'Opéra, où les abonnés observaient de très près les ballerines et se permettaient quelques gestes déplacés "pan pan tutu". Illustration : Dominique Mercy en tutu dans Bandonéon de P. Baush"

"Temps" : "Dans les journaux intimes de Baudelaire, je reviens souvent à cette phrase : "on ne peut oublier le temps qu'en s'en servant" Maurice Béjart. Illustration : Trois générations de JC Gallotta"

dimanche 17 février 2008

La fabrique des sentiments, un film de J.M. Moutout

Avec Elza Zylberstein, Jaques Bonnaffé, Bruno Putzulu...

Eloïse, 36 ans, est clerc de notaire et vit à Paris. Jeune femme belle et brillante, elle est cependant toujours célibataire. Pour briser sa solitude et parce qu'elle a au fond d'elle-même le désir d'une vie amoureuse qu'elle pourrait initier et maîtriser tout comme sa vie professionnelle, elle décide de s'inscrire à des speed-dating : 7 hommes, 7 femmes, 7 minutes pour séduire. Après tout ne s'agit-il pas, là aussi, d'être efficace et rapide ? Par ailleurs, Eloïse s'inquiète pour sa santé quand son corps la désavoue. Elle a le sentiment que le bonheur lui échappe.
Si l’on se passionne au départ pour des dialogues dramatiques et particulièrement bien livrés, on perd néanmoins une certaine ironie et légèreté dans la seconde partie du film qui se complaît dans une langueur plongeant le spectateur dans une mélancolie décourageante. L'enthousiasme du départ se dissipe pour, finalement, attendre que cette histoire prenne fin assez vite. D’autant qu’au final, les réponses aux questions posées ne sont pas toujours satisfaisantes.
Dommage, le film démarrait joliment...

samedi 16 février 2008

Un appartement à New York, de Jane Smiley

L'appartement de Susan et Dennis est le port d'attache d'un groupe d'amis, tous originaires du Middle West, venus s'installer à New York dans les années 80 avec des rêves de gosses. Quatre d'entre eux forment un orchestre de rock, auteur d'un unique album. En arrivant, tous pensaient que la ville et la vie ne détruiraient pas leur solidarité et ils distribuaient des doubles des clés de l'appartement à quiconque avait besoin d'un toit. Un jour, Alice Ellis décide d'aller arroser les plantes en l'absence de Susan, partie seule en vacances. Tout est si calme qu'elle a du mal à réaliser que Dennis et Craig ne sont pas simplement endormis dans les fauteuils du salon, mais morts, une balle dans la tête. Ce livre a les ingrédients d'un roman policier (meurtres et suspense), le goût d'un roman policier (milieu urbain noir et désespéré), mais ce n'est pas un roman policier. Jane Smiley a su ficeler une intrigue, faire vivre des personnages, mais elle excelle surtout à décrire ces petits riens qui permettent de respirer l'odeur d'une ville, d'en sentir l'atmosphère.
Un étonnant roman dont la chute est à la fois annoncée et inattendue. Un livre sur lequel pèse la personnalité d'Alice, qui se laisse ballotter par la vie tout en constituant un solide point d'ancrage pour tous ses amis. Ce drame la fera sortir de sa coquille et lui montrera, paradoxalement, qu'il ne faut pas avoir peur de vivre.

jeudi 14 février 2008

Le mariage de Figaro / Beaumarchais / Rauck


Comédie Française. Salle Richelieu.

samedi 2 février 2008

"About you" de Sylvain Prunenec

Centre Georges Pompidou.
Où commence et où finit le corps de chacun ? C'est la question à laquelle prétend répondre, en vain, Sylvain Prunenec qui explique, que "le corps est poreux, nomade, constamment débordé par son propre mouvement, dispersé par des dynamiques hétérogènes".
Or, "About you" donne l'impression de déjà-vu : une moquette rose pour tout décor, une bande-son maladroite et enfantine jouée par les danseurs en direct sur un synthétiseur, ponctuée par l'amplification du micro utilisé pour réverbérer le son intime des corps... quant aux mouvements, ils se disloquent, stoppés dans leurs élans afin de ne pas ressembler à un geste maîtrisé.
Une redite de la "nouvelle-danse" jusqu'à la nausée. Cet ancien de chez Bagouet que j'apprécie, me déçoit par ce spectacle que je veux très vite oublier tellement il est ennuyeux. Ou prétentieux ?