dimanche 24 juin 2007

Solo, de Philippe Decoufle à Chaillot

SOLO, le doute m'habite : en usant d'ombres chinoises, de dédoublements kaléidoscopiques, de jeux de couleurs et de lumière, Philippe Decouflé brouille les limites entre réalité et illusion. Il fait raconter à ses mains des histoires, montre ses pieds, crée une complicité avec le public en dévoilant des photos de famille et mime avec un humour irrésistible "C'était bien - "au petit bal perdu" interprété par Bourvil. Il va jusqu'à rendre hommage à son chorégraphe préféré, Busby Berkeley, l'auteur des comédies musicales hollywoodiennes des années 30, alors que chacun de ses mouvements est projeté à l'infini derrière lui, avec un décalage de quelques secondes donnant l'impression qu'une multitude de danseurs parfaitement synchronisés l'accompagnent.
Un solo pour également oser faire le point sur le chemin parcouru, oser la solitude après de nombreuses années de travail en groupe, oser l'interrogation de son corps de quadragénaire.
Cette pièce est tout à la fois pétillante, intimiste et pleine de charme. Seulement et comme souvent dans les spectacles signés Découflé, le souffle retombe et on s'ennuie avant qu'une idée lumineuse redonne vie à la scène.
En ce dimanche de juin, Découflé nous a offert, après les nombreux rappels, une chorégraphie sur une suite pour violoncelle de Bach "parce que demain c'est repos". Les lignes sont claires, précises, le corps agile, le geste habité.... un petit régal.

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