dimanche 4 novembre 2007

Le Songe de Médée - Preljocaj / Génus - Mc Gregor

Palais Garnier. Samedi 3 novembre.
Le Songe de Médée. Interprètes : Delphine Moussin (Médée) - Yann Bridard (Jason) - Muriel Zusperreguy (Creüse, fille de Créon)
Médée, mère infanticide et amoureuse démente, solde sa rupture avec Jason en tuant sa propre progéniture. Le chorégraphe a réduit l'histoire du couple de la mythologie grecque à la rivalité entre Médée et la jeune Creüse, fille de Créon. Le pas de deux entre Jason et Creüse qui aguiche et séduit son futur époux traduit tout le savoir-faire de l'écriture chorégraphique de Preljocaj bien que, pour les danseurs de l'Opéra de Paris, la gestuelle se soit fluidifiée. Ici, pas de corps à corps passionné et animal à l'instar de son pas de deux du "spectre de la rose". Mais le Preljocaj des années 90 écrivait avec une fougue, une fureur qui ont depuis disparu, cherchant désormais à complaire. D'ailleurs, tout concourt dans ce spectacle à séduire le spectateur. Sauf qu'ici, Médée ne s'impose pas, elle subit. Quoi ? sa maternité, son amour pour ce guerrier, son cocuage... jusqu'à la gestuelle preljocajienne qu'elle semble réciter. Et ce Songe devient alors un ballet musical : sans les bruitages et autres crissements de la musique de Mauro Lanza qui maintient le spectateur en apnée, le bain de sang final friserait le grotesque.
Une création, Genus, de Wayne Mc Gregor.
Figures complexes. Limites physiques repoussées au maximum. Intelligence du corps. Isabelle Ciaravola excelle. Elasticité. Mouvements désarticulés, rapidité de l'exécution. Fluidité. Coups de tête, roulement d'épaules. Amplitudes inquiétantes et somptueuses. Comme la danse de Mathias Heymann. Langage original, somme de la diversité. Mais tous les danseurs présents sur scène ne sortent pas auréolés par cette expérience.

(photo : Pascal Victor/Artcomart)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais que veut signifier cette affiche un homme suspendu comme un lustre dans une camisole de force? (Paradoxe qui intrigue c'est ça la communication...)Jason est il vraiment le personnage clef du songe et doit il l'être? laurence

Anonyme a dit…

J'aimerias beaucoup voir Genus, j'ai adoré la petite piece de Chroma dansé par Steven McRae a la Gala du Prix de Lausanne 2007.

Wayne McGregor doit être vraiment difficile à danser...

Je dois dire quelque chose à ce sujet chez foto...

Merci pour ton post!

Carolina

Anonyme a dit…

J'aurais aimé beaucoup voir Genus. j'ai adoré la petite piece de Chroma dansé par Steve McRae lors du Gala du Prix de Lausanne 2007.
Merci beaucoup pour tes commentaires.
Carolina/May

kreul a dit…

J'ai bcp aimé le plein feux sur Mc Gregor, comment le danseur doit saisir le geste, le retranscrire en restant lui-même, c'était très intéressant. Hélàs pour Génus, je pense ne pas avoir vu la distribution la plus intéressante... les éloges ont été adressées à MA Gillot et B Pech, or Romberg et Duquenne, s'ils ont déployé une danse appliquée, aucune sensualité ne se dégageait... j'ai beaucoup aimé les mouvement d'ensemble, plus intéressants que les solii. J'ai zappé la vidéo, sans grand intérêt...

Anonyme a dit…

j'ai souffert pour eux pendant le plein feux tant cette technique protéiforme semblait loin d'eux
Et puis sur scène j'ai constaté une incorporation assez fabuleuse énergie accent tout y était bien sure certains plus que d'autres rendaient le mouvement intelligent mais le corps restera toujours pour moi un fabuleuse ouverture laurence

kreul a dit…

ce n'est pas ce que j'ai ressenti.... un bonheur et plaisir de s'approprier un gestuelle. Une demande du corps de bouger autrement... oublier la "boîte à outils" mais ne pas la fermer... et Isabelle Ciaravola, princière dans cet univers protéiforme et inconnu... comme quoi, le langage des corps...