dimanche 10 août 2008


Le théâtre romain de Fourvière. Légère fraîcheur de la nuit. Le sourd brouhaha des voix reste intégré au silence. Au delà de la scène scintillent les lumières de la ville. Le ciel criblé d'étoiles. Je songe aux Cyclades, Amorgos, Sifnos. A Folegandros. Je chasse ces pensées qui tournent en moi et me concentre. Il importe que je sois prêt à recevoir ce qui va nous être proposé.
Le moment tant attendu, celui qui aiguise l'impatience... Et puis sa main, plongée dans la lumière du projecteur. J'adhère à cette lenteur qui insensiblement me saisit, me coupe de moi-même... éteint l'oeil de la conscience de soi. Poignet qui se retourne.
Mêlé à la nuit, le projecteur effleure alors son corps. Je retiens mon souffle, ne suis plus que fascination. Une fascination qui va s'intensifiant. Lentement, très lentement, le corps frémit, ondule. Un mouvement qui serait de l'ordre de l'immobile. Et qui pourtant ne s'arrête pas. Une statue qui soudain s'éveillerait et se mettrait à vivre ?
Le trouble grandit. Fracturé le temps. En body chair et collant noir, au centre de la table rouge, la silouhette longiligne de la ballerine amorce un nouveau geste. Moment d'éternité qui ne s'achève pas. Sylvie Guillem danse Boléro.

Représentation du 28 juin 2008. Nuit Maurice Béjart.
Je dédie ce post à May et Laure G. Avec toute mon amitié.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Hace tiempo ya... pero lo recuerdo con emoción!
Gracias guapo!!

kreul a dit…

:o)
Para mi, es como si fuera ayer ! Y con tu y Enric, un placer de verla bailar las coregrafias de Bejart... Mil besos
K

laurence a dit…

Merveilleuse soirée ou l'amitié et la beauté tressent une nuit divine De celle que l'on accroche au fond de soi pour se protèger des jours froids

kreul a dit…

osmose