lundi 12 février 2007

L'Evènement - les images comme acteurs de l'histoire

L'actuelle exposition de la galerie nationale du Jeu de Paume traite de cinq sujets, non chronologiques dans l'accrochage, et qui concernent des instants différents de l'histoire occidentale : la guerre de Crimée, la conquête de l'air, le 11 septembre, les congés payés et la chute du Mur de Berlin.

La guerre de Crimée : moment fort intéressant, le visiteur est confronté à un choc de vecteurs. L'évènement est "couvert" par la photographie, la peinture et la gravure (presse illustrée). Etrangement, les photographies illustrent des mises en scène totalement immobiles (terres labourés) alors que les peintures et les gravures décrivent l'action de la bataille. En fait, le manque d'information de la photographie est compensé par la plus-value esthétique. Et le médium le plus traditionnel (le dessin) est aussi le plus naturaliste, le plus "vivant". En fait, la photographie n'empêche pas la gravure d'exister.

La conquête de l'air : qui est le thème qui m'a le moins intéressé. La photographie accompagne l'évènement, telle cette photographie montrant Blériot et ses béquilles qui remonte dans son avion pour (re)tenter de traverser la Manche.

Le 11 septembre : ce qui est visuellement très fort et riche d'enseignement, c'est le travail effectué sur la presse. Et notamment cette "statistique" représentée par 6 images que l'on retrouve de façon récurrente dans toute la presse occidentale et qui couvrent cet évènement de dimension planétaire.

Les congés payés : le "mythe" est couvert non seulement par la photographie (clichés d'Henry Cartier Bresson) mais également par la peinture (Fernand Léger) et des bandes d'actualité de l'époque.

La chute du mur : les souvenirs personnels (j'étais alors étudiant) se mélangent aux rediffusions des JT de l'époque qui "accompagnaient" l'évènement.

Cette exposition est intelligente parce qu'elle suscite des interrogations et provoque des chocs visuels. A ne pas rater.

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