
Hommages rendus aux compositeurs puisque la soirée Steve Reich débute par deux morceaux (Pendulum Music et Marimaba Phase) du compositeur sans aucune intervention des danseurs de la compagnie. La musique minimaliste et répétitive de Reich qui peut autant séduire qu'agacer : l'écriture chorégraphique met en musique la partition de Reich. Hommages également aux compositeurs classiques, la danse illustrant la partition, qu'il s'agisse du "quatuor n°4" de Bartok ou de la "grande fugue" de Beethov. Danse féminine, danse masculine, se poursuivant dans le silence en gardant les tempis de la phrase musicale ou se calquant sur les "vagues" beethoviennes rendues par la fugue. Hommage de la danse à la musique, où les deux arts vivants s'affrontent, se complètent pour mieux s'unir pour offrir au spectateur du beau.

Quant à l'écriture de la chorégraphe belge, elle évolue d'une phrase répétée de gestes simples à une complexité du mouvement : ce n'est plus seulement le bras qui provoque le mouvement, il naît également de la hanche ou du talon. Le mouvement n'est plus seulement lisse et continu, il devient complexe dans son enchaînement. Torturé. Pause. Ici, pas de narration, le geste pur. Talons frappés. Coudes. Mouvements déclinés dans différents espaces, la phrase est également reprise en position horizontale. Déboulés. Chutes. Déboulés. Souffle et respiration ponctuent les partitions. Ajouter à cette déferlante de mouvement, de gestes répétitifs, l'humour de la chorégraphe, les pièces présentées cette année sont des petites merveilles chorégraphiques. Pas une ride. Les créations s'enchaînent aux pièces qui ont contribué à la réputation de Rosas.


(2 premières photos from "Rosas/Anne Teresa de Keersmaeker", éditions La Renaissance du Livre)
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