
James est tout seul et croit désirer l'être plus encore. Il ne veut ni de la vie de son père, un homme d'affaires distrait du succès uniquement par la chirurgie esthétique, ni de celle de sa mère, galeriste à Manhattan, au troisième mariage détruit par les néons de Las Vegas. James se devine gay et n'est pas sûr qu'il soit nécessaire d'en faire toute une histoire. Il méprise l'inéluctabilité de sa future réussite et refuse d'aller à l'université. Il ne se sent bien qu'auprès de son chien et de sa grand-mère.
Son avenir ? il l'envisage solitaire, perdu dans une maison du Midwest, à lire Trollope...
James est impossible et adorable, différent et indifférent.
Vif, enlevé, extrêmement drôle et sucré, j'ai dévoré le dernier roman de Peter Cameron. Il utilise un langage simple mais néanmoins sophistiqué pour exprimer le désarroi de cet ado auquel le lecteur finit peu ou prou par s'identifier. Avec quelques échappées poétiques, d'une beauté subtile, "Un jour cette douleur te servira" se déguste comme on découvre le nouveau parfum d'un thé Mariages & Frères : tout en subtilité.
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