samedi 14 juillet 2007

La fille mal gardée, chor. de F. Ashton à l'opéra Garnier


Créé quelques jours avant la prise de la Bastille par Dauberval, ce ballet désormais appelé "La fille mal gardée" développe un argument simple : la veuve Simone (Stéphane Phavorin) veut marier sa fille unique Lise ( Svetlana Lunkina, danseuse étoile invitée du Bolshoï), amoureuse du fermier Colas (Mathieu Ganio), à Alain (Simon Valastro), un benêt bien riche. On imagine aisément la suite et les stratagèmes mis au point par la mère et les deux amoureux pour arriver à leurs fins, évidemment divergentes. Pimenté de bottes de paille (allusives), de rubans équivoques, d'un coq ((Allister Madin) et de poulets géants... l'arugument pourrait sembler léger et ennuyeux s'il n'était pas accompahgné d'un investissement total des danseurs.
Svetlana Lunkina campe une Lise délicieuse, à croquer, qui n'exagère jamais sur la technique et se concentre essentiellement sur son rôle de jeune fille docile mais bien décidée à arriver à ses fins.
La mère Simone de Phavorin est extraordinaire. Dans ce ballet, la comédie et le mime occupent une place primordiale. Phavorin démontre qu'il a l'étoffe d'un comédien et les rires fusent aisément dans la salle. Il campe une mère, certes bouffone, mais qui veut le "bien être" de sa fille. La mère Simone de Phavorin n'est pas avare et on comprend aisément, qu'en son temps, elle a dû être un peu coquine : elle n'hésite pas à lever la jambe, rouler du popotin et galoper à tout vent... elle claque même des sabots pour un numéro de claquettes réjouissant.
Le Colas de Mathieu Ganio semble un peu décalé dans cet univers loufoque. Certes, Ganio fait preuve d'une technicité irréprochable et d'une belle danse mais son personnage reste peut être un peu trop noble. Sa danse devrait être plus "paillarde"... un Carlos Acosta n'hésiterait pas à forcer le trait pour rappeler la condition paysanne de son personnage. Mais quelle importance ? le couple Svetlana-Mathieu est tellement délicieux ! ces deux là sont d'une telle beauté et d'une élégance si extraordinaire... qu'ils ne peuvent que se retrouver dans les bras l'un de l'autre, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Face à tant d'amour et de beauté, que peut faire Alain ? Valastro campe un personnage qui semble être la marionette d'un père qui cherche désespérément à marier ce fils qui déploie tous ses talents pour compliquer les situations et se ridiculiser... D'ailleurs le seul amour d'Alain n'est-il pas son parapluie ?
Le corps de ballet contribue grandement à donner vie à cette farce (Miteki Kudo est ravissante). Allister Madin réussit même à imposer la présence du coq géant dans ce ballet champêtre et désaltérant et à en faire un personnage à part entière.

Le spectacle en ce soir de 14 juillet, s'est également déroulé dans la fosse d'orchestre : Barry Wordsworth s'agite au rythme de la musique, gratifie d'un "bravo" ses musiciens au cours du spectacle lorsque les morceaux de bravoure sont magnifiquement interprétés... faisant oublier le petit couac qui s'est produit lors du premier solo de Mathieu Ganio. Bref, la bonne humeur règnait partout dans la salle, les spectateurs n'hésitant pas à battre des mains pour accompagner la musique un peu lourde de Louis Joseph Ferdinand Herold. Svetlana, au cours des saluts, a envoyé un "merci beaucoup" dans un français impeccable à tous les musiciens.
C'est dans cette ambiance châleureuse et un peu folle que s'achève pour moi la saison 2006-07 à l'opéra de Paris !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Como me gusta pasarme por tu blog!!! y que envidia me das con tantas cosas como puedes ver en París!

Mille mercis por compartirlas y por informar en fotoescena :-)

kreul a dit…

Muchas gracias Carolina !
A mi tambien, me gusta pasarme por fotoescena. He encontrado personas fabulosas como tu, Gabriel... un regalo para mi.
Muchas gracias a todos !