
Cette longue série de représentations débute par Giselle. Si l'absence d'orchestre et des fauteuils plastiques fort peu agréables accueillent les spectateurs (mêmê en 1ère catégorie et malgré les prix des places !!!) les danseurs de Cuba font vite oublier ces désagréments. Tellement la danse est belle, les personnages investis. Ici, si la technique est présente, elle est dépassée par les solistes et utilisée pour exprimer tous les sentiments et resssentis. Du grand art.
La chorégraphie d'Alicia Alonso présente quelques caractéristiques : le pas de deux des vendageurs est remplacé par un pas de dix où l'héritage de l'école cubaine est mis en valeur : les danseurs sont formidables, effectuant des sauts qui n'en finissent pas de jouer contre l'apesanteur. Et dès le premier acte, une willis prémonitoire parcourt le fond de scène...

Annette Delgado est Giselle. Dès le début, elle incarne une jeune paysanne fragile mais qui souhaite croquer la vie à pleine dent. Techniquement irréprochable, Giselle-Annette sait rester ce personnage fragile et amoureux. Les petits manèges sont magnifiquement interprétés. Ce soir, cette Giselle faisait oublier celle présentée il y a quelques mois sur la scène de l'Opéra Garnier où une Laetitia Pujol chutait et affrontait les difficultés techniques avec appréhension et sans brio... pour finalement présenter une scène de la follie peu parlante. Delgado, elle, se situe sur une autre planète, elle défend pleinement son art.
Et comment ne pas tomber amoureux d'Albrecht (Joel Carreno), séduisant noble qui joue de tous les stratagèmes pour séduire la jeune innocente. La danse de Joel est noble, puissante. Irréprochable. Si Hilarion (Javier Torres) semble un peu en retrait face à ces deux "monstres" de la danse, la scène de la follie est magnifiquement interprétée. Giselle-Annette perd la mémoire, se jette dans un gouffre de follie sans aucune retenue pour trouver la mort. Le mime d'Annette n'est pas exagéré, il est juste et précis. Un bonheur qui donne la chair de poule lorsque le spectaeur accompagne Giselle sur le chemin de la démence.

La Giselle qui m'avait le plus marqué jusqu'à présent était celle, inégalée, de Sarah Wilder à Covent Garden qu'un certain Carlos Acosta (Albrecht), fraîchement débarqué dans la capitale anglaise rendait folle. Je n'avais jusqu'alors jamais revu de Giselle de cette trempe. C'est chose faite avec le couple Delgado-Carreno.



2 commentaires:
Mon Dieu... comme tu sais faire resentir ce que tu as vecu!!
Mille mercis, j'aimerais beaucoup que le BNC se produisse à Granollers tout près de Barcelona.
S'il te plâit n'arrète pas de nous raconter.
Qu'elle chance que tu as, et nous aussi de pouvoir lire sur ton blog.
Je pensais que le BNC se produisait régulièrement en Espagne... je ne regrette vraiment pas l'investissement pour ces différents spectacles. J'attends avec impatience la Giselle de Yolanda, celle d'Annette est tellement touchante, pure...
J'enchaînerai avec les DQ, ballet qui ne m'attire pas spécialement mais qui, interprété par le BNC, semble d'un tout autre acabi...
Merci pour ton commentaire, May, à+
Bises
K
Enregistrer un commentaire