dimanche 29 juillet 2007

Le Lac des cygnes - English National Ballet - Daria Klimentova

Samedi 28 juillet. Bassin de Neptune. Château de Versailles.
Un Lac des cygnes à ciel ouvert... temps capricieux, scène glissante, chute de danseurs... même l'étoile Daria Klimentova n'a pas échappée à ces glissades, mais la maîtrise de son jeu, la beauté de ses gestes n'ont rien laissé paraître. Elle s'est pleinement investie dans ce rôle d'Odile-Odette. Fine, fragile, volatile même, elle campe une Odette somptueuse et réussit, malgré la distance entre la scène et les gradins (sans compter les aléas météorologiques déjà cités qui venaient perturber cette prestation), à imposer son désespoir d'être cette femme cygne amoureuse de Siegfried.
Ce fut pour moi une révélation. Le jeu de Daria est exemplaire, sa technique infaillible, ses lignes d'une pureté immaculée. On ne pouvait espérer meilleure prestation dans de telles conditions. Son Odile m'a semblé moins convaincante. Les répliques d'une Tamara Rojo par exemple sonnaient plus fortes pour marquer la malice du personnage. Mais peut être est-ce le plateau glissant qui a empêché Daria d'exprimer totalement son jeu et d'imposer son personnage ? Je ne lui en tiendrai pas rigueur tellement sa gestuelle respecte l'art de la danse.
Le corps de ballet fait des merveilles dans les actes blancs, et la nuit tombée, reflets du bassin aidant, ces danseuses paraissent aussi fragiles que leurs ombres. Siegfried (Friedmann Vogel) semble plus en retrait : il se limite à présenter une belle danse. Il est vrai que dans la chorégraphie de Derek Deane, le rôle du Prince est moins torturé et moins dansé que dans la chorégraphie de Noureev. D'où cette sensation d'une présence moins forte. J'attendais plus de musicalité de la part des garçons de la compagnie. Une mention spéciale à Addela Ramirez et Yat Sen Chang qui ont interprété une virtuose danse napolitaine, à un rythme endiablé. Malgré l'humidité et le froid qui s'installait autour du bassin de Neptune.
Coup de chapeau enfin à la compagnie pour avoir présenté une prestation d'un aussi bon niveau dans des conditions aussi médiocres.

Si cette version du Lac offre un "happy end" (l'élimination du sorcier Rothbart par Siegfried et l'alliance heureuse d'Odette et du Prince), le premier acte souffre de la grandeur visuelle offerte par les lieux. L'intensité dramatique du spectacle prend réellement racine au second acte, avec la tombée de la nuit, le clair de lune et la trentaine de cygnes qui irradient par leur présence l'immense plateau. Malgré les allers-venus de spectateurs irrespectueux de l'art de la danse, les quelques 5.000 spectateurs présents ont acclamé les solistes de l'ENB en tapant des mains et des pieds... et pour se faire entendre du corps de ballet qui n'est pas venu saluer.

mercredi 25 juillet 2007

Half Nelson, un film de Ryan Fleck

Dan (Ryan Gosling) est un Rimbaud du XXIème siècle : prof d'histoire dans un quartier déshérité de Brooklyn, il fait montre d'une brillante pédagogie fondée sur la dialectique hégélienne de l'Histoire. Son seul objectif dans la vie est de sauver un gamin de la spirale de la violence. Mais dans la vie privée, Dan est un looser, en proie au désanchantement du monde, incapable de s'investir dans une relation amoureuse et dépendant du crack.
Le film prend un tournant lorsque Drey (Shareeka Epps), jeune élève black dont la famille est éclatée, le surprend blotti dans les toilettes en train de se faire un shoot. Débute alors une relation complexe entre les deux protagonistes qui vont s'épauler mutuellement pour combattre leurs démons. Ici, le "blanc" est aussi paumé que la jeune afro-américaine issue d'un milieu défavorisé. Des documents d'archives commentés par les élèves rapellent la supériorité des uns sur les autres, ou les espoirs des lendemains de conflit... images et espoirs en opposition au quotidien de Dan et Drey.
Si je regrette le dénouement exagérément optimiste de ce film rempli d'émotion et de réalisme, aucune image manichéenne ne vient perturber le scénario. Et les deux principaux acteurs crèvent l'écran de leur talent.

lundi 23 juillet 2007

Don Quichotte, chor. A. Alonso, par le Ballet National de Cuba

Habitué aux décors et costumes luxuriants des productions de Noureev pour l'opéra de Paris et en particulier pour son Don Quichotte, ceux présentés par le ballet de Cuba sont surranés et un brin ridicule. Et sous la splendide voûte du Grand Palais, le contraste est saisissant.
Mais sur scène, ce sont les danseurs du ballet national de Cuba. En quelques sauts et entre-chats, ils font comprendre aux spectateurs que l'art de la danse est premier. Alors... quel bonheur que ce Don Quichotte dansé par cette compagnie : quelle verve, quelle châleur !
Kitri (Hayna Gutierrez) a choisi son Basilio et ne s'en laisse pas compter par son père. Rien n'y personne ne pourra s'y opposer. Des sissones aux équilibres impressionnants, Kitri-Hayna sait jouer de la musique, de ses charmes pour convaincre, se faire aimer ou se refuser. Seul le déséquilibre à la fin des fouettés du troisème acte est venu perturber cette prestation de très haut niveau. Mais le public parisien, en ce soir de 22 juillet n'en a pas tenu rigueur à la belle Hayna. Quelle bonheur ! Quel sourire ! Je dois avouer que c'est la première fois que je ressens une différence entre un grand jeté exécuté pour marquer un abandon à l'autre, lui prouver son amour et un grand jeté inscrit dans la chorégraphie comme un point final à une situation. Tous les gestes sont étudiés. Rien n'est laissé au hasard. Impressionant.
Et cet investissement n'était pas vain car pour séduire le beau et (très) jeune Basilio (Eliar Bourzac), il fallait du panache. Le jeune barbier batifolle, oubliant sa Belle qui se rappelle prestement à lui. Et alors, pour lui montrer son amour et sa joie de vivre, il exécute des sauts qui n'en finissent pas de monter... alors bien sûr les décalages avec la bande son sont inévitables. Mais qu'importe, ces deux là s'aiment et communiquent leur amour de la danse et de la vie à la salle toute entière. Les portées à la russe sont exécutées sans faillir, avec une aisance époustouflante. Du jamais vu lors des représentations à Bastille cette saison. Dans cette communion avec le public, la technique de la danse est dépassée pour créer une atmosphère bien paticulière et qui semble renaître à chacune des représentations du BNC donnée sous la verrière du Grand Palais.
Certes, le suicide de Basilio-Eliar est (trop) vite exécuté et pour qui ne connaît pas l'histoire, la situation peut paraître grotesque. Mais il faut une maturité certaine pour faire rire ou sourire sur ce comique de situation. Et puis qui a vu Emmanuel Thibault à Bastille, mémorable dans cette scène en particulier, peut rester perplexe face à l'interprétation qu'en a donné le jeune cubain. Certes le rôle de semi-caractère qu'est celui de Don Quichotte rend le héros du ballet complexe et peu attachant. Certes, le second acte, plus lyrique, peut laisser le spectateur sur sa faim. La Kitri d'Hayna Gutierrez est si impulsive, si puissante qu'il lui est difficile d'incarner une dulcinée spectrale qui envoûterait Don Quichotte...
Mais le miracle pourtant se crée : la communication entre les membres du ballet se traduit par une communion avec la salle toute entière. Je me dois de noter l'excellente prestation de Sadaise Arencibia qui campe une reine des Dryades majestueuse. Le corps de ballet reste impressionnant de précision et de rigueur, tout en s'amusant des blagues des uns et des autres. Elisabeth Platel et Manuel Legris (danseurs étoiles de l'opéra de Paris) étaient présents dans la salle ce dimanche soir.

"Les portes ouvertes" aux Etés de la danse

Ces "portes ouvertes" permettent d'assister à une classe (exercices à la barre et au centre) sous l'oeil vigilant de Maria Elena Llorente et à des démonstrations données par les plus jeunes danseurs de la compagnie...





... Pour se conclure par une leçon de danse dispensée par... Alicia Alonso avec pour partenaire le danseur étoile Joel Carreno. Cette grande Dame de la Danse explique au public parisien le mouvement romantique en danse classique et adopte les positions typiques de Giselle, du Lac des Cygnes, de Coppélia.... "hablar con los brazos".





samedi 21 juillet 2007

La Giselle de Yolanda Correa - Ballet National de Cuba

J'assistais donc en ce vendredi 20 juillet à ma deuxième représentation de Giselle par le BNC, avec dans le rôle titre Yolanda Correa.
Dès son apparition, Yolanda marque la scène de sa présence, de sa jeunesse : elle est cette jeune paysanne, réservée et désireuse de vivre cet amour qui s'offre à elle et qu'elle découvre. Elle vit ses instants de bonheur comme si elle se savait marquée par le destin. Tout dans la gestuelle de Yolanda traduit cet état d'esprit. Ces petits manèges sont exécutés avec une extraordinaire précision tout en communiquant le désir de danser, d'être aimée. La trahison ne peut être que plus brutale, violente. Un mur d'incompréhension se dresse face à la jeune héroïne : elle s'accroche à ses souvenirs pour ensuite les refouler, les évacuer. Ces instants de bonheur ne sont plus que tragédie. Les frissons m'ont parcouru le corps tellement le jeu de Yolanda est exact. La salle n'arrêtait pas d'applaudir ce moment rare d'émotion. Il est dommage que son Albrecht ne lui ait pas donné la réplique. Le manque de charisme de Javier Torres explique que cet Albrecht là semble bien pâle.
Toujours dans le Ier acte, si le corps de ballet montre son plaisir d'être sur scène, il m'a semblé un peu plus brouillon que mardi soir... peut être la fatigue liée aux représentations successives.


Dès le second acte, Myrtha (Yanela Pinera) traverse la scène avec des piétinés qui la rendent lunaire et inaccessible. Et la Willis-Giselle de Yolanda est une vraie pureté. Elle ne saute pas, elle semble s'élever... sa giration semble provoquée par un courant d'air... elle est évanescente. Cette précision technique et cette aisance à exécuter les difficultés s'opposent à la gestuelle des willis, à leurs poignées flexes. Dans cet acte blanc, le corps de ballet est extraordainaire, les lignes sont purs, irréprochables. Une beauté.
Seuls les pas de deux semblent moins "irréels", Albrecht semblant peiner lors des portées. Ce même Albrecht qui décidément a beaucoup de difficultés à s'imposer face à cette willis spectrale et à côté d'un Hilarion (Michelangelo Blanco) pleinement investi dans son rôle.

J'ai vu ce soir une Giselle sublimale... Yolanda marquera l'histoire du ballet avec ce rôle lorsqu'elle aura un partenaire à la hauteur de son talent.
Mais je ne dois pas gâcher mon plaisir : cette Giselle là, venue de la Havane, ne peut pas s'oublier... Le public parisien lui a réservé une standing ovation.

mardi 17 juillet 2007

Giselle, chor. A. Alonso, par le Ballet National de Cuba

Les étés de la danse accueillent cette année, sous la verrière du Grand Palais, la compagnie mythique dirigée par Alicia Alonso.
Cette longue série de représentations débute par Giselle. Si l'absence d'orchestre et des fauteuils plastiques fort peu agréables accueillent les spectateurs (mêmê en 1ère catégorie et malgré les prix des places !!!) les danseurs de Cuba font vite oublier ces désagréments. Tellement la danse est belle, les personnages investis. Ici, si la technique est présente, elle est dépassée par les solistes et utilisée pour exprimer tous les sentiments et resssentis. Du grand art.
La chorégraphie d'Alicia Alonso présente quelques caractéristiques : le pas de deux des vendageurs est remplacé par un pas de dix où l'héritage de l'école cubaine est mis en valeur : les danseurs sont formidables, effectuant des sauts qui n'en finissent pas de jouer contre l'apesanteur. Et dès le premier acte, une willis prémonitoire parcourt le fond de scène...
Le deuxième acte oppose l'immatérialité de Giselle aux mouvements plus saccadés des Willis.
Annette Delgado est Giselle. Dès le début, elle incarne une jeune paysanne fragile mais qui souhaite croquer la vie à pleine dent. Techniquement irréprochable, Giselle-Annette sait rester ce personnage fragile et amoureux. Les petits manèges sont magnifiquement interprétés. Ce soir, cette Giselle faisait oublier celle présentée il y a quelques mois sur la scène de l'Opéra Garnier où une Laetitia Pujol chutait et affrontait les difficultés techniques avec appréhension et sans brio... pour finalement présenter une scène de la follie peu parlante. Delgado, elle, se situe sur une autre planète, elle défend pleinement son art.
Et comment ne pas tomber amoureux d'Albrecht (Joel Carreno), séduisant noble qui joue de tous les stratagèmes pour séduire la jeune innocente. La danse de Joel est noble, puissante. Irréprochable. Si Hilarion (Javier Torres) semble un peu en retrait face à ces deux "monstres" de la danse, la scène de la follie est magnifiquement interprétée. Giselle-Annette perd la mémoire, se jette dans un gouffre de follie sans aucune retenue pour trouver la mort. Le mime d'Annette n'est pas exagéré, il est juste et précis. Un bonheur qui donne la chair de poule lorsque le spectaeur accompagne Giselle sur le chemin de la démence. Pendant le second acte, l'immatérialité de Giselle et le dépassement des difficultés techniques ont soulevé de nombreux "bravo" de la part des spectateurs, forts nombreux. Delgado réussit des équilibres arabesques à couper le souffle. La giration est éblouissante. Quant à Albrecht, il se lance corps et âme dans cette danse sans fin, d'une précision qui révèle son amour pour la jeune paysanne et essaie de racheter son manque de courage... Myrtha (Sadaise Arencibia) est impériale, ne fléchit pas, ses décisions sont sans appel. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette représentation un moment de danse unique. D'ailleurs le corps de ballet, pendant les deux actes, est impressionant de précision, de présence scènique et de grâce.
La Giselle qui m'avait le plus marqué jusqu'à présent était celle, inégalée, de Sarah Wilder à Covent Garden qu'un certain Carlos Acosta (Albrecht), fraîchement débarqué dans la capitale anglaise rendait folle. Je n'avais jusqu'alors jamais revu de Giselle de cette trempe. C'est chose faite avec le couple Delgado-Carreno. Ces "étés de la danse" laissent présager des soirées exceptionnelles. Il sera difficile pour les autres solistes de succéder à ces deux joyaux du ballet classique. Une très longue ovation a remercié Alicia Alonso qui s'est avancée sur le devant de la scène, soutenue par ses danseurs.

samedi 14 juillet 2007

La fille mal gardée, chor. de F. Ashton à l'opéra Garnier


Créé quelques jours avant la prise de la Bastille par Dauberval, ce ballet désormais appelé "La fille mal gardée" développe un argument simple : la veuve Simone (Stéphane Phavorin) veut marier sa fille unique Lise ( Svetlana Lunkina, danseuse étoile invitée du Bolshoï), amoureuse du fermier Colas (Mathieu Ganio), à Alain (Simon Valastro), un benêt bien riche. On imagine aisément la suite et les stratagèmes mis au point par la mère et les deux amoureux pour arriver à leurs fins, évidemment divergentes. Pimenté de bottes de paille (allusives), de rubans équivoques, d'un coq ((Allister Madin) et de poulets géants... l'arugument pourrait sembler léger et ennuyeux s'il n'était pas accompahgné d'un investissement total des danseurs.
Svetlana Lunkina campe une Lise délicieuse, à croquer, qui n'exagère jamais sur la technique et se concentre essentiellement sur son rôle de jeune fille docile mais bien décidée à arriver à ses fins.
La mère Simone de Phavorin est extraordinaire. Dans ce ballet, la comédie et le mime occupent une place primordiale. Phavorin démontre qu'il a l'étoffe d'un comédien et les rires fusent aisément dans la salle. Il campe une mère, certes bouffone, mais qui veut le "bien être" de sa fille. La mère Simone de Phavorin n'est pas avare et on comprend aisément, qu'en son temps, elle a dû être un peu coquine : elle n'hésite pas à lever la jambe, rouler du popotin et galoper à tout vent... elle claque même des sabots pour un numéro de claquettes réjouissant.
Le Colas de Mathieu Ganio semble un peu décalé dans cet univers loufoque. Certes, Ganio fait preuve d'une technicité irréprochable et d'une belle danse mais son personnage reste peut être un peu trop noble. Sa danse devrait être plus "paillarde"... un Carlos Acosta n'hésiterait pas à forcer le trait pour rappeler la condition paysanne de son personnage. Mais quelle importance ? le couple Svetlana-Mathieu est tellement délicieux ! ces deux là sont d'une telle beauté et d'une élégance si extraordinaire... qu'ils ne peuvent que se retrouver dans les bras l'un de l'autre, pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Face à tant d'amour et de beauté, que peut faire Alain ? Valastro campe un personnage qui semble être la marionette d'un père qui cherche désespérément à marier ce fils qui déploie tous ses talents pour compliquer les situations et se ridiculiser... D'ailleurs le seul amour d'Alain n'est-il pas son parapluie ?
Le corps de ballet contribue grandement à donner vie à cette farce (Miteki Kudo est ravissante). Allister Madin réussit même à imposer la présence du coq géant dans ce ballet champêtre et désaltérant et à en faire un personnage à part entière.

Le spectacle en ce soir de 14 juillet, s'est également déroulé dans la fosse d'orchestre : Barry Wordsworth s'agite au rythme de la musique, gratifie d'un "bravo" ses musiciens au cours du spectacle lorsque les morceaux de bravoure sont magnifiquement interprétés... faisant oublier le petit couac qui s'est produit lors du premier solo de Mathieu Ganio. Bref, la bonne humeur règnait partout dans la salle, les spectateurs n'hésitant pas à battre des mains pour accompagner la musique un peu lourde de Louis Joseph Ferdinand Herold. Svetlana, au cours des saluts, a envoyé un "merci beaucoup" dans un français impeccable à tous les musiciens.
C'est dans cette ambiance châleureuse et un peu folle que s'achève pour moi la saison 2006-07 à l'opéra de Paris !

dimanche 8 juillet 2007

The bubble, un film de Eytan Fox

Chek point. Naplouse. Des fouilles systématiques ressenties comme des humiliations. Des cris. De douleurs. Et déjà la mort. Et pourtant, entre Noam et Ashraf, c'est le coup de foudre. Ils vivront cette histoire d'amour impossible à Tel Aviv, "the bubble", où l'insouciance de la jeunesse, le droit d'aimer, le droit à la différence ont droit de citer. Roméo et Juliette (ou Roméo et Roméo ?) au XXIème siècle, dans les territoires occupés. Parce que le couple formé par Noam et Ashraf porte en lui la dimension tragique du film qui peu à peu étend son ombre sur tous les protagonistes de cette histoire.
On est loin de la joie de vivre et de la leçon d'humanisme véhiculées par "Tu marcheras sur l'eau", le précédent film (une véritable merveille) de E. Fox. Ce qui rend "the bubble" plus sombre. Et peut être moins attachant. Mais le réalisateur arrive malicieusement à démontrer comment l'histoire et la géopolitique assurent leur primauté sur le désir et les individus.
Ce n'est pas toujours drôle mais on se laisse emporter par ce bonheur éphémère aux accents tragiques.

samedi 7 juillet 2007

A la mémoire de mon ami Jean-François.