dimanche 15 juin 2008

La Soledad, un film de Jaime Rosales

Deux femmes ordinaires. Adela et Antonia.
Adela est une jeune mère célibataire, qui quitte sa petite ville et va s'installer à Madrid avec son bébé. Antonia est une sexagénaire qui gère un petit supermarché et mène une vie apparemment tranquille. L'une voit sa vie fracassée par la mort de son fils dans un attentat terroriste. L'autre voit son quotidien paisible miné par la maladie de l'une de ses filles et la jalousie qui oppose les deux autres.
"La Soledad" peut être la vie de tout le monde et de tous les jours, le tissu pas toujours grandiose ni exaltant qui trame nos existences. Et pourtant, ces micro-aventures de femmes de la petite bourgeoisie, leurs aspirations, leurs échecs, leurs problèmes sentimentaux, relationnels, professionnels, financiers, familiaux, etc. peuvent nous bouleverser : grâce à la magnifique performance des actrices, à l'enchaînement de petits faits et situations qui finissent par nous familiariser avec les personnages, grâce à la pudeur de l'objectif de Rosales. Ce sont les conséquences profondes et durables de l’événement qui intéressent le cinéaste espagnol, pas l'évènementiel. Et enfin, grâce à la concision de sa caméra : Rosales divise l'espace comme pour mieux suggérer l'éloignement, l'absence d'entraide, la solitude inhérente...
Bien que le film n'évite pas une certaine rigidité formelle et quelques longueurs, il traite sans concession des relations qui nous unissent les uns aux autres, de notre immense difficulté à communiquer et de cette solitude qui implacablement finit par nous terrasser.

Drame. Avec Sonia Almarcha, Petra Martinez, Nuria Mencia, Miriam Correa, María Bazán, Jorge Bosch et Luis Bermejo.

Aucun commentaire: