dimanche 9 mars 2008

Into the wild, un film de Sean Penn

Diplômé de l'université de Géorgie, Christopher McCandless (alias Emile Hirsch) a brusquement déserté la bonne société sudiste dans laquelle il a été élevé après avoir refusé la proposition paternelle de financer une nouvelle voiture et fait don des 24 000 dollars de son trust fund à une ONG. Devenu Alexander Supertramp et laissant sa famille sans nouvelle, le fugitif sillonne l'ouest des Etats-Unis. Des champs de blé du Dakota aux flots tumultueux du Colorado, en passant par les communautés hippies de Californie, Chris, lecteur assidu de Tolstoï et de Thoreau, va rencontrer des personnages hauts en couleur. Chacun, à sa manière, va façonner sa vision de la vie et des autres. Au bout de son voyage, Chris atteindra son but ultime en s'aventurant seul dans les étendues sauvages de l'Alaska pour vivre en totale communion avec la nature.
Pour illustrer ce récit, Sean Penn ne tombe pas dans la tentation de la belle image, comme aurait pu faire Ang Lee. Ses images, ses plans transpirent d’une beauté brute, comme vue par les yeux et non l’esthétisme.
Quant à la narration, elle repose sur un montage hardi mêlant les époques et les évènements, sur le défilement à l’écran et en surimpression des phrases retrouvées dans le journal de Chris ou qu’il avait gravées sur une surface de bois. En voix-off, le récit de sa sœur qui lui fut proche, et qui explique cette fuite par un « secret de famille » qu’il a découvert. Toutefois, on adhère difficilement à cette explication. Cette opacité du personnage tient sans doute aux limites de l'interprètation d'Emile Hirsch. Capable de communiquer l'exaltation qui saisit McCandless lorsque celui-ci décide de descendre le Colorado jusqu'au golfe du Mexique, il ne laisse rien passer de ce qui a mené son modèle au bout de la piste.

2 commentaires:

laurence a dit…

Nous avons suivi deux chemins parallèles. Toi dans un retour cinématographique à la nature voyage initiatique qui conduit à la mort. Moi dans un retour à la musique de Malher comme une nuit tyrannique imprévisible avec ses grimaces cabotines et obsèdantes qui mène à la même abstraction...

kreul a dit…

comme hanté...